Savines-le-Lac est situé à une trentaine de kilomètres de Gap, au cœur des Hautes-Alpes, en zone périphérique du parc national des Écrins. L'altitude de la commune est comprise entre 718 m (point immergé sous les eaux du Lac de Serre-Ponçon) et 2270 m (près du Pic de Morgon). Le bourg lui-même est entre 782 m et 840 m d'altitude.
Histoire
En sept siècles d'existence, Savines a changé trois fois d’emplacement.
En 1282, Rodolphe de La Font de Savines prêta hommage au Dauphin des terres du Mandement de Savines. À cette époque, le premier village était situé en rive droite de La Durance, au fond du torrent de Réallon, au lieu-dit « La Paroisse », où se trouvent encore les ruines de l'ancien château des Comtes de La Font de Savines, et celles de la première église paroissiale. Ce premier village fut abandonné sous la Révolution à cause des ravages du torrent de Réallon.
Un bac permettant de traverser la Durance est attesté au XVe siècle2.
Le second Savines fut détruit le 3 mai 1961 pour les besoins de la construction de la retenue de Serre-Poncon. Il était situé sur la rive gauche de La Durance au lieu-dit « La Charrière ». Il datait des années 1825.
Le nouveau village est ainsi renommé Savines-le-Lac.
La mise en eau de la retenue et l'évacuation des habitants de l'ancien village de Savines inspira en 1958 le film L'Eau vive de François Villiers, d'après un scénario de Jean Giono. La chanson éponyme "L'Eau vive", chantée par Guy Béart est devenue un classique de la chanson française.
L'église Saint Florent
Consacrée le 15 juillet 1962, l’église paroissiale de Savines-Le-Lac a pour titulaire Saint Florent, évêque d’Orange au VIe siècle, tout comme l’église médiévale (XIe - XIIIe siècles) située au lieu-dit La Paroisse, sur la rive droite de la Durance, et l’église du XIXe siècle, consacrée en 1834, rasée en 1961, rive gauche.
Œuvre de l’architecte Achille de Panaskhet, l’édifice de pierre, de béton et de dalles de verre, s’inscrit dans l’espace, au sommet de l’agglomération. Image d’un navire, croix à la proue, avec sa charge de symboles et de sens. De l’ensemble, marqué par l’évolution d’un Art Sacré, sans rupture totale avec le passé, certaines lignes de l’édifice héritées du passé, mais surtout l’utilisation discrète de la symbolique du triangle parfait pour la toiture et le plafond de la nef renvoie à la Sainte Trinité.
Vitraux de la Passion, vue partielle
À l’intérieur, les vitraux sont la caractéristique essentielle de l’église Savinoise : l’architecte en a fait les plans, les dessins et les gouaches. Sur l’une des parois de la chapelle d’hiver, les vitraux non-figuratifs se réfèrent à la Genèse : du chaos primitif à la création de l’Homme. Sur l’autre paroi, qui jouxte la nef de l’église, les niches des Apôtres, hiératiques, face à l’autel, et c’est vers lui que convergent les épisodes figuratifs de la Passion du Christ, qui s’achève par la lumière de la Résurrection.
Le baptistère est un rappel de l’Antiquité tardive. C’est une construction ronde jouxtant l’église, avec laquelle il communique près de l’autel de la Vierge. L’extérieur est en pierres du Queyras, l’intérieur en pâte de verre bleue. Au clocher on trouve d'anciennes cloches, dont celle de l’église du quartier et hameau de La Chapelle, connu dès le XIIIe siècle.
Témoin d’art et d’Histoire, l’église de Savines-le-Lac, christo-centrique, s’inscrit dans un mouvement religieux et artistique dont on a d’autres exemples. Elle est le monument le plus visité de la commune.
Une salle du trésor a été aménagée, sous la conduite du Maire-Pierre Teissier avec le Père Claude Armand, dans laquelle on peut admirer plusieurs pièces inscrites à l'inventaire départemental, dont deux tableaux : l'Adoration des bergers et l'Adoration des mages.